Sales Hères 2015 : Un salon des nuisances? Quelle idée saugrenue!

Et tout ça sans subventions ni autorisations. Et si les stands ont l’air bien bancales et les lieux bien humides, c’est effrontément assumé. L’occasion ici de rappeler quelques principes de bon aloi dans un paysage culturel et économique à faire frissonner un squelette.

Car si faire les choses soi même (le fameux DIY) est valorisant, ce n’est en aucun cas pour nous un prétexte à donner une valeur ajoutée aux choses afin de mieux les vendre. Hors de question que nous soient apposé ce supposé “verni authentique”, comme un label de plus afin de mieux baliser une route nous conduisant du travail au foyer en passant par le supermarché, aussi local et cool soit-il.

Et si on comprend aisément que l’Art pour l’Art peut être une fin en soi, on n’oublie pas que se saisir d’une guitare, d’un micro, d’un pinceau ou d’un stylo est aussi un moyen pour nous les prolétaires de prendre la parole et d’exprimer notre besoin de conflits contre ce monde injuste à tout les niveaux.

Pourquoi opposer les deux? C’est la qualité des relations qu’on tissera grâce à nos créations qui déterminera de quel côté de la barricade on se trouve.

Des relations où les savoir-faire seront accessibles à tout-es, où être artiste ou public ne voudra plus rien dire, où l’Art du détournement ne sera plus un principe marketing (ya du boulot!), comme autant d’oasis dans le désert du quotidien capitaliste…

On n’oublie pas non plus que l’Art, comme hier l’industrialisation, est le masque que revêt le progrès, celui qui change le visage de nos quartiers, force à s’adapter et expulse les plus pauvres d’entre nous et installe à la place des classes de populations dites “créatives”, celles là mêmes à qui s’adresse le soi-disant “Art de ville” de Martine Aubry.

Et si la culture, utilisé comme argument marketing et électoral, rimait avec contrôle social de la contestation et création d’un consensus populiste mollasson?

Quelques insatisfait-es

Mars 2015.”

C’était il y a 6 ans…on oublie pas l’Insoumise occupée (RIP), le Kagibi (RIP). A Lille Moulins, on continue la survie, à coup de courage, de plomb et de crack, pendant qu’à la gare Saint Sauveur, à 200m de là, on nous sert la soupe du bouillon de la Kulture, infâme mijoté de l’urbanisme et du vivre ensemble de demain. Pensée aux habitants et travailleuses de la Friche et de ses marges, et à Gwenaelle partie trop tôt dans l’indifférence générale dans la nuit du 11 au 12 juin.