A G. et L., aux lecteurs et lectrices de Freaks zine, salutations et accolades… [...] Merci de nous laisser un peu d’espace dans ces quelques pages. Je voulais contribuer histoire de passer quelques nouvelles et infos de ce qu’il se passe par ici, et aussi pour dire qu’on voit pas beaucoup de Nancéens passer. On vous compte sur les doigts d’une main, « récemment » il n’y a que Sinoque qui s’y sont risqué-es, à ma connaissance. J’imagine que vu qu’ils continuent à écrire des vers et faire du bruit, ça ne leur a pas trop mal réussi, hein ?! Au fait j’en profite vu que j’ai la tribune, cimer N. et ta clique pour la Revue, je sais pas si t’a reçue la réponse, mais, la classe à dallas, faut continuer, je veux bien les prochains poèmes, enrobés dans le papier alimentaire du belge d’en face de la gare stp ! Bref, ici aussi on lit Freakzine, entre autre, et on écoute toute sorte de bruits. Quand c’est pas les sirènes – de la déprim’, des addictions ou des institutions qui nous rappellent au bon ordre républicard – on joue notamment du Punk, du Hardcore, du Rap. Récemment, nos potes de Gutter (hardcore punk), ont sortis un 5 titres bien teigneux, on sert les dents et on se dit qu’enfin quelque chose du coin se rapproche tout doucement du crust. C’est chez Build me A Bomb. Sinon si vous connaissez pas Short Days, c’est la même bande et ils ont la plus longue longévité, tout est bon si vous aimez les Red Dons, Nervosas, bref, le punk rock catchy à la mode quoi. Et toujours en hardcore punk il y a Années Zero, deux Eps et deux démos au compteur, quand la poésie situ deviens enfin accessible pour tous et toutes et que ça groove façon déménagement des vielles valeurs sous un nuage de lacrymo. Vous mélangez tout ça et vous obtiendrez dans quelques mois Utopie, ils feront leur premier concert au Week End à Naoned (Nantes quoi) le 9 et 10 octobre prochain. Ça va être post-punk, avec de la reverb et d’autres effets...Dans une bande parallèle, on a aussi notre Sinoque dans la bande à squatteurs. Il fait du rap et toast des qu’il trouve un sound-system où prendre le mic (Sinoque7 sur bandcamp). Ah en rap ya aussi Dreo, et puis la bande à Que De la Zingue et le weblabel Mixdownproduction où tout se télécharge, notamment Ilé, Tovee (checkez son album)...Ya aussi des bon DJ plutôt rap/Rnb, comme DJ Berlin, et aussi DJ Radikal, rap, electro, queercore…ya pleins d’autres trucs, tu sais, un peu alternatif, underground, mais jpeux pas en parler ici, pour ça, faut le mériter et venir ici, hin hin hin… Accessoirement, et puisque à la base tu voulais une interview du groupe de punk-rock Kronstadt, [...]. On est pas très bon ou disponibles pour répondre aux interviews, désolé, quoique on ai laissé l’exclusivité au fanzine Kraspek à Brest il y a déjà un peu plus d’un an. Là c’est un peu la pause, et puis l’épidémie n’a pas arrangée les choses, on devait enregistrer un second Lp, mais c’est reporté à d’ici là fin de l’apnée on espère. On arrive donc à 10 morceaux à graver dans la roche, ça devrais être un peu plus mélodique et même quelques changement de rythmes en dehors du mid-tempo habituel. Sinon pour ceux et celles qui voudraient des détails, ben on mélange la langue de Molière, Despentes et b2o pour chanter nos trajets de vies, ceux des copaines et des compagnons qui nous touchent et qui n’ont jamais la parole. Dès fois on parle du général et du triste état des choses, mais souvent on parle du particulier, on essaye d’y mettre un peu d’esthétique noir et blanche dedans, parcque on aime lire/écrire/dessiner l’idéal, la solidarité et la décadence, pelle et mêlée. Vous pouvez trouver et télécharger notre disque sur bandcamp, il y a aussi un titre « inédit » sur la compile «Oi ! l’album VOL.2» de nos potes Nantais d’une Vie pour rien, qui ont participés aussi à la production du LP, ainsi que pour le prochain. Tu me demandais aussi G. ce qu’il en retournait des fanzines de tournée du groupe. Nous sommes parti en tournée avec les brestois de Litovsk à l’hiver 2018. On a fait un fanzine commun pour documenter l’histoire, écrivez nous si vous voulez le pdf. On est aussi parti l’été 2019 dans les Balkans jusqu’en Turquie avec les grenoblois de Rip It Up. J’ai mes notes, des photos et de la documentation, mais plusieurs projets d’interviews et de contributions sont restées lettre morte, dommage, ça m’a un peu démotivé à le sortir, mais sais-on jamais, ça me ferais plaisir de parler des chiens errants des rues d’Istanbul, des centres anarchistes autogérés d’un peu partout, des activistes rencontré-es et de leurs luttes et espoirs. Et enfin pour nuancer le tableau et répondre à ta question sur les côtés difficiles du groupe, c’est pour dire que c’est pas la fête tout les jours, là je t’ai dépeint les bons côtés et les moments de collectifs où on se dépasse. Mais il y a aussi le fait de vieillir dans cette scène, de composer avec les passages difficiles ou interpersonnels, les moments où il faut se mettre en retrait pour prendre soin des gens autour. Bref, normal quoi, mais c’est aussi pour dire que la musique et les discours militants sont très valorisés, et les gestes du quotidien, de soin et d’attention, passent souvent à la trappe ou sont vu comme allant de soi, je ne parle même pas de la dimension du sexisme alors que je devrais sûrement. Alors c’est important je pense qu’on garde en tête que les groupes de musique – vu qu’on parle de ça, mais on pourrais parler de ceux qui prennent de la place « publiquement » - ne sont rien sans toutes les personnes qui tiennent la baraque, qui soutiennent, qui font à bouffer, qui rendent les lieux ou les ambiances accueillante. Soit on détruit tout les rôles et les spécialisations, soit on fait en sorte qu’on peut tous et toutes passer de l’un à l’autre si l’envie est là. Bref, on a du boulot. Pour parler d’autre chose que de musique, on a eu aussi des manifs Black Lives Matter d’hommage à George Floyd. Elles ont surpris tout le monde ici par rapport au nombre de personnes. C’était très spontané et adolescent car ce sont les lycéens qui sont montés au créneau le plus vite, en s’organisant via les réseaux sociaux et en prenant exemple sur le travail très médiatisé du comité Adama à Beaumont-sur-Oise. Il y a eu des moments intenses de débordements et de manifs sauvages, mais la préfecture à vite pris le plis et a pu anticiper par la suite en mettant le paquet en positionnement des keufs. Bref, ça a été dur pour plein de monde, il y a eu des blessés et l’effet psychologique de la répression et la violence ont tôt fait de jouer leur rôle clivant au sein du mouvement naissant. A l’heure où j’écris tout est retombé localement comme un soufflet. C’est l’inconvénient des réseaux sociaux quand ils n’embrayent pas sur des outils plus durables comme des assemblées de victimes des violences policières. Pourtant localement c’est pas les affaires qui manquent, il y a quelques années il y avais Lahoucine à Montigny-en gohelle, puis Selom et Matisse, puis Henry Lenfant. Tous tués par la police, je te parle d’histoires locales, non résolue, avec des témoignages sérieux et tout. De ce point de vue c’est vraiment la merde. Il y a eu aussi deux incarcérations suite à ce mouvement. Là dessus la crise du Covid à jouée plein pot car les conditions des droits de la défense et les possibilités de solidarités ont été sérieusement réduites, genre des audiences privées ou en visio-conférence, des entretiens avocat/enfermés en GAV plus que limités...bref, là c’est le côté expéditif qui se renforce et comme d’hab c’est l’état d’exception qui deviens la règle. Les enfermés du centre de rétention de Lesquin (commune où est située l’aéroport de Lille) ont aussi subis ce régime, avec des cas de Covid, une réponse médicale et sanitaire plus qu’hasardeuse, la suppression des droits de visite. Bref, force et courage aux enfermés. J’ajoute que c’est possible de témoigner au minimum du soutien en appelant les cabines téléphoniques publiques en centre de rétention (CRA), d’écrire des courriers aux taulards, avec un minimum de précaution, c’est possible de faire sortir des témoignages, de réduire la distance entre extérieur et intérieur. J’espère ne pas avoir été trop long ou ennuyeux dans cette lettre. Pour conclure, je dirais qu’on est à la recherche de gens qui font de l’information, du soutien, au centre de rétention de Metz, où sont envoyées les femmes sans-papiers dans la partie nord-est de la France (il y en a peu des comme ça…). Et puis des groupes cool de musique, ou des trucs à lire ou des collectifs que vous voudriez venir présenter à Lille. Ecrivez-nous ! Merci encore G. pour la proposition. Aller, on sdit à la prochaine. [...] Lille, le 20-07-2020. kronstadtlille.bandcamp.com
Au sommaire du #7 (septembre 2020): Journées Anticarcérales de bure – l’école des possibles – une BD de Thomas Ott – témoignage anticarcéral de S. – des recettes veganes, des chroniques, entre autre….
contact à freakszine [at] riseup.net
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